Sora
Sora
Sora représente l’incursion ambitieuse d’OpenAI dans le domaine de la génération vidéo par intelligence artificielle, venant compléter son écosystème déjà composé de ChatGPT pour le texte et DALL-E pour les images.
Lancé mondialement en décembre 2024 et enfin disponible en Europe depuis février 2025 (après deux mois d’adaptation aux exigences réglementaires européennes)
Cet outil permet de créer des vidéos à partir de simples descriptions textuelles, d’images fixes ou même de séquences vidéo existantes.
La technologie repose sur un modèle de diffusion avancé qui comprend non seulement les instructions données dans le prompt, mais également comment les éléments décrits existent et interagissent dans le monde physique, ce qui lui permet de générer des scènes complexes avec plusieurs personnages, des mouvements spécifiques et des détails précis concernant le sujet et l’arrière-plan.
Dans l’écosystème concurrentiel de la génération vidéo par intelligence artificielle en 2025, Sora occupe une position de leader technologique mais fait face à une concurrence féroce qui érode rapidement son avantage initial. Google Veo 3, intégré dans la plateforme Gemini, se distingue par sa capacité native à générer de l’audio synchronisé avec les vidéos, incluant effets sonores, ambiances et dialogues, une fonctionnalité absente chez Sora qui produit uniquement des vidéos muettes. Runway Gen-4 cible davantage les professionnels de la création avec des outils d’édition avancés et une intégration fluide dans les workflows de production existants, offrant notamment avec sa fonction Aleph des possibilités de transformation et d’édition post-génération que Sora ne propose pas. Meta prépare son entrée sur le marché avec MovieGen, tandis que des acteurs chinois comme Kling AI et Hailuo proposent des alternatives compétitives à des prix plus accessibles.
La stratégie tarifaire agressive de Sora, particulièrement avec l’abonnement Pro à deux cents dollars mensuels, le positionne comme un outil premium qui peine à justifier son surcoût face à des concurrents offrant des fonctionnalités similaires voire supérieures à des tarifs plus raisonnables (on en parle plus bas dans, et c’est normal, les inconvénients de l’outil)
Des exemples d'utilisations
Dans le marketing digital,les équipes créatives génèrent des vidéos promotionnelles en transformant directement leurs descriptions de produits ou leurs articles de blog en contenus visuels engageants
Le secteur de l’éducation en ligne exploite également cette technologie pour convertir des textes pédagogiques en supports vidéo didactiques,
On va pas se cache beaucoup de créateurs de contenu pour les réseaux sociaux trouvent dans Sora un allié précieux pour produire rapidement tandis que les scénaristes et réalisateurs indépendants l’utilisent pour créer des prévisualisations de leurs projets ou tester rapidement des concepts visuels sans mobiliser d’importantes ressources de production.
L’outil dispose d’une interface dédiée accessible via sora.com, intégrant un système de storyboard permettant de définir précisément chaque élément de la vidéo, ainsi qu’une fonction d’exploration communautaire où les utilisateurs peuvent découvrir et s’inspirer des créations d’autres membres de la plateforme.
Les avantages
- Des vidéos photoréalistes avec une cohérence temporelle impressionnante
- L’intégration native dans l’écosystème OpenAI facilite grandement l’adoption pour les millions d’utilisateurs déjà familiers avec l’outil
- La qualité visuelle produite, particulièrement pour les paysages et les scènes abstraites ou stylisées, atteint un niveau cinématographique qui était impensable il y a encore un an
- L’outil excelle particulièrement dans la compréhension et l’interprétation de prompts complexes, transformant des descriptions narratives détaillées en séquences vidéo qui capturent véritablement l’essence de ce qui est décrit, avec une flexibilité remarquable dans les formats de sortie incluant les proportions écran large, vertical ou carré, adaptées aux différents usages et plateformes de diffusion.
Les inconvénients
Sora présente des limitations significatives qui freinent son adoption massive en 2025.
- Le coût d’accès reste prohibitif pour de nombreux créateurs indépendants, avec un abonnement ChatGPT Plus à vingt dollars mensuels ne donnant accès qu’à des vidéos de dix secondes maximum en résolution 720p limitées à cinquante générations par mois, tandis que l’abonnement Pro à deux cents dollars mensuels, bien qu’offrant une résolution 1080p et des vidéos de vingt secondes sans filigrane, reste un investissement considérable pour des durées de vidéo qui demeurent très courtes comparées aux besoins réels de production.
- Les problèmes techniques persistent, notamment dans la reproduction imparfaite des lois physiques complexes, les incohérences temporelles sur les séquences élaborées, et une difficulté marquée à maintenir la cohérence narrative pour des actions sophistiquées ou des interactions entre personnages. La génération de texte dans les vidéos reste problématique, tout comme la représentation réaliste des mouvements humains et animaux qui souffrent encore d’un effet de « vallée dérangeante » particulièrement visible dans les contenus photoréalistes. Les restrictions strictes imposées pour éviter les deepfakes non autorisés et les contenus inappropriés, bien que nécessaires éthiquement et légalement, limitent certains cas d’usage créatifs légitimes et peuvent frustrer les utilisateurs cherchant plus de liberté créative.
- La dépendance totale à l’intelligence artificielle signifie également que la qualité de sortie varie considérablement selon la complexité du texte d’entrée, nécessitant souvent de nombreux essais et ajustements pour obtenir le résultat souhaité, ce qui peut paradoxalement rallonger le temps de production pour des projets exigeants.
